L'actus

du Pro Bono

Comment mieux articuler AAP financier et en compétences ? Comment réconcilier besoins des assos et des collaborateur.rices ?

Au-delà de l'AAP financier, ce qui nous intéressait aussi, c’est aussi son articulation avec le don de compétences, notre cœur de métier !
Manon Philippe
15 juin 2021

Cet article est le dernier d'une série de trois articles. Par ici pour lire le 1er et ici pour lire le 2ème.

Après avoir posé le cadre de l'appel à projets (AAP) côté association et côté mécènes, 2 questions ouvertes sont venues guider nos échanges et recueillir les idées de nos participant.es :
1. Comment mieux articuler l’AAP financier et celui en compétences ?
2. Comment réconcilier les besoins en compétences des associations, souvent à long-terme, avec la volonté d’engagement des collaborateur.rices des entreprises, souvent à la carte et à court-terme ?

1. Comment mieux articuler l’AAP financier et l’AAP en compétences ?

. Rappeler que pour les associations, le besoin financier reste le besoin primordial, l'accompagnement en compétences bien défini et co-construit s’inscrit en complément. +++
. Privilégier les partenariats long-termes et pluriannuels, qui facilitent le développement de partenariat 360 et l’articulation entre différentes formes de dons. +++
. Proposer l’accompagnement en compétences à la suite d’un accompagnement financier en demandant au moment de l'évaluation si des besoins en compétences existent. Point d’attention : il faut s’assurer qu’il existe une correspondance entre les deux cultures internes et qu’il existe une envie de part et d’autre de créer ce type de lien.
. Demander lors de l’AAP financier si des soutiens en compétences sont souhaités et si oui sur quels aspects du projet.
. Impliquer réellement les collaborateur.rices d’entreprise afin qu’iels ne soient pas des « parrains/marraines chimériques ». Être parrainé/marrainé par un.e collaborateur.rice d’entreprise est un critère que l’on retrouve dans de nombreux AAP et qui se transforme parfois en contrainte. En effet, selon la taille de l’entreprise, cet exercice prend du temps pour les associations candidates et requiert d’avoir un réseau suffisamment large. Une fois trouvée, il arrive souvent que cette personne, bien qu’elle soutienne le projet sur le papier, ne connaisse ni concrètement le projet associatif ni sa région d’implantation. +++
. Co-construire l’AAP en compétences avec d’autres acteurs (mécènes, intermédiaires...) afin de proposer un mécénat de compétences longue durée permettant un diagnostic des besoins et un accompagnement en compétences en évolution avec le projet.
. Co-construire des AAP multi-soutiens rassemblant plusieurs mécènes en fonction de la plus-value et savoir-faire de chaque mécène. Par exemple : 1 mécène financier, 1 mécène accompagnement en compétences.
. Ne pas minimiser les distances géographiques entre l’entreprise mécène et l’association soutenue.

Quelques points de vigilance

. La vision de l’intérêt général du mécène doit se refléter concrètement dans ses engagements, tant financiers qu’en mécénat de compétences. Ainsi, gare aux discours mettant en avant le nombre de collaborateur.rices qui s’engagent en ignorant le nombre d’associations soutenues ou bénéficiaires effectivement atteints…
. Un constat : celui d’associations de plus en en plus contactées par des entreprises pour mener des activités de sensibilisation ou de cohésion interne qui s’apparentent pourtant à des activités de prestation de services impliquant les collaborateur.rices d’entreprise…Cela incite certaines associations à développer un catalogue de prestations afin de mieux distinguer ce qui relèvent de la RSE, de la prestation et de la contrepartie issue de mécénat. Certain.es y voient un possible effet collatéral de l’essor des plateformes d’engagement qui induisent une flambée de missions à pourvoir pour les associations. En tout cas, cela rend parfois difficile la capacité des associations à dire…non aux entreprises.
. Les plateformes d’engagement doivent être un outil au service de l'intérêt général.
. Les associations et mécènes doivent prendre conscience qu’iels s’apportent mutuellement (« travailler pour » vs « travailler avec ») et porter sur un même pied d'égalité le soutien financier et le travail sur le terrain afin de favoriser une liberté dans les échanges.
. Les associations déjà structurées ont souvent des besoins en compétences très précis en lien avec l’innovation et des enjeux stratégiques, et donc seniors et de long-termes, là où les compétences qui leurs sont souvent proposées n’y correspondent.

2. Comment réconcilier les besoins en compétences des associations, souvent à long-terme, avec la volonté d’engagement des collaborateur.rices des entreprises, souvent à la carte et à court-terme ?

. Construire un parcours d’engagement progressif (de la présentation du projet associatif, au coaching, à la journée Marathon, à du plus long-terme) pour ne pas « effrayer » les volontaires novices. Leur permettre de s’engager une première fois sur un format court/très ciblé permet de lever leurs freins et rend une implication et un engagement à plus long-terme possibles.
. Se faire accompagner par un intermédiaire censé s’assurer de la bonne correspondance entre les compétences des collaborateur.rices et le besoin en compétences de l’association.
. Lancer des expérimentations afin que les collaborateur.rices qui le souhaitent puissent s’engager bénévolement dans la mise en œuvre des recommandations/livrables issus de missions pro bono, pour pallier à la limite d’engagement qui existe en interne (x jours/an).
. Disposer de bons outils ET d’une personne ressource dans l’entreprise qui connaisse les métiers, les compétences mobilisables en interne et qui soit connue de toustes afin de faciliter la mise en relation entre collaborateur.rices et association.
. Favoriser la culture du feeback des associations envers les mécènes.

Quelques points de vigilance

. Pour le mécène, ne pas promettre trop rapidement du mécénat de compétences car diagnostiquer un besoin en compétences des associations est une compétence à part entière qui s’acquiert.
. Pour le mécène en compétences, savoir reconnaitre lorsqu’il n’y a pas de correspondance entre les compétences en interne et le besoin des associations à un temps t et le communiquer.
. Ne pas substituer l’accompagnement en compétences au soutien financier.
. Ne pas oublier les petites associations, qui jouissent de moins de visibilité mais ont aussi des besoins.


👉 Pour lire l'article introductif, c'est par ici.

👉 Pour lire le deuxième article, c'est par-là.

Autres ressources :
- Le filtre des appels à projets de Carenews
- Le site de l'association Yes
- Le moteur de recherche Appel à projets
- 42 propositions pour accélérer l'innovation sociale par Paris&Co et les lauréats de l'Arc de l'innovation, notamment les thématiques sur le financement et les ressources humaines.

Légende :
+++ : points sur lesquels plusieurs participant.es ont insisté

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