L'actus

du Pro Bono

Bénéficier de mécénat de compétences en inter-contrat - Alexandra, Objectif pour l'emploi

L'association Objectif pour l'emploi a bénéficié de mécénat de compétences de la part de cabinets de conseil, notamment en inter-contrat. Alexandra nous partage les bonnes et mauvaises pratiques identifiées.
Manon Philippe
2 févr. 2022

Dossier complet sur le mécénat de compétences des cabinets de conseil

Alexandra Rossi est chargée des partenariats et développement de l'association Objectif pour l'emploi (OBE), une association qui favorise, depuis plus de 25 ans, l’égalité des chances en accompagnant les choix d’orientation et l’insertion professionnelle des collégien.nes, lycéen.nes, étudiant.es et des personnes en recherche d’emploi .

1. Comment observez-vous la dynamique du mécénat de compétences ?

Chez Objectif pour l’Emploi, le mécénat de compétences est assez structuré. Nous proposons plusieurs types de missions en mécénat de compétences :
1. Pour accompagner les diplômés/RSA : animation d’ateliers recherche d’emploi, parrainage, tutorat, one to one, simulation d’entretiens. Tous types de professionnels peuvent s’engager sur ces missions.
2. Pour les publics en reconversion dans les métiers du numérique : témoignages métier, accompagnement individuel, simulation d’entretien, visite d’entreprises. L’association cible des professionnels du numérique pour ces missions.
3. Avec nos programmes women want web et ceux liés à l’orientation : accompagnement individuel, témoignages métier, animation d’ateliers numériques techniques et interventions dans collèges/lycées. L’association cible des femmes professionnelles du numérique, souvent ingénieures / techniciennes, pour ces missions.

J’ai vu un réel essor du mécénat de compétences, une émulsion depuis 2-3 ans. Pendant la crise de la COVID-19 et avec les confinements, c’était flagrant : beaucoup d’entreprises et de collaborateur.trices qui avaient du temps libre souhaitaient se mobiliser, nous avons été très sollicités et c’était compliqué à gérer. Depuis, c’est redescendu, on retrouve un cycle « normal » : on a le temps de construire des partenariats sur du moyen-long terme.

2. Dans quel cadre avez-vous bénéficié de mécénat de compétences avec des consultants en intercontrat ?

Aujourd’hui, il y a beaucoup de consultant.es issues de cabinets de conseil qui m’appellent car j’ai inscrit l’association sur des plateformes. Ça m’a beaucoup aidé pendant le confinement.

En parallèle, on a aussi gagné des appels à projets de Fondation avec une partie en mécénat de compétences, et on a une personne en mécénat de compétences de longue durée grâce à Pro Bono Lab, qui fait de l’animation d’ateliers et qui est avec nous 2 jours/semaines. Le mécénat de compétences de longue durée n’a pas de prix, c’est la meilleure des solutions. On a aussi fait des Marathons [format collectif sur une journée, animé par Pro Bono Lab] avec EY, ça s’est très bien passé.

C’est donc principalement via des intermédiaires que nous avons bénéficié de mécénat de compétences, dont en inter-contrat – en ce qui les concerne, je distingue les plateformes des acteurs comme Pro Bono Lab où l’accompagnement est plus important.

3. Que pensez-vous d’accueillir des consultants en inter-contrat ? Comment se sont passées vos expériences ?

L’inter-contrat, c’est compliqué : du jour au lendemain, les consultant.es peuvent être mobilisé.es chez un client.

C’est compliqué sur certaines missions. Quand on prévoit des ateliers par exemple, on ne peut pas se permettre d’annuler 2 jours avant parce que la personne n’est plus disponible. Quand on est sur de l’accompagnement individuel, c’est pareil : mettre fin à un accompagnement individuel du jour au lendemain peut fragiliser un bénéficiaire.

Cela implique des difficultés de gestion d’emploi du temps de notre côté, et il y a parfois un écart entre la perception des entreprises et nos réalités de terrain.

Un autre exemple concret : nous avons eu beaucoup d’engouement pour une mission de refonte de notre base de données. Mais les personnes qui se sont inscrites étaient à Paris, alors que nous sommes basés à Lyon. Il faudrait donner accès à toutes nos données à des gens que l’on n’a pas rencontrés. Ça m’a posé question. Si la personne s’en va dans 2 jours, qu’est-ce que je fais ? Du coup, j’ai enlevé cette mission.

En revanche, les missions de type “essaimage, stratégique” etc. sont pertinentes sur ce type de format (comme les marathons). C’est pas mal pour aider à la facilitation.

En résumé : pour de l’aide à la réflexion stratégique c’est bien d’avoir des consultants ponctuels, mais pas pour de l’opérationnel, spécialement quand c’est en lien avec les bénéficiaires.

On privilégie l’inter-contrat désormais sur des missions qui ne sont pas en lien avec les bénéficiaires pour plus de fluidité dans l’organisation.

4. Quels conseils donneriez-vous : le mécénat de compétences en inter-contrat, bonne ou mauvaise idée ? Et pourquoi ?

Les entreprises ont parfois des visions erronées de nos activités. Il y aurait un travail à faire avec elles pour qu’elles comprennent bien la façon de travailler des associations, notamment avec les publics fragiles (difficilement mobilisables : on ne peut pas leur promettre quelque chose et annuler du jour au lendemain).

Il faut avoir conscience que côté association, on a notre propre organisation. On a les mêmes contraintes et exigences qu’une entreprise : quand on passe du temps à créer un planning, organiser des événements, on ne peut pas tout changer du jour au lendemain. D’autant plus quand on a des bénéficiaires en difficulté qui comptent sur nous.

Une autre chose à prendre en compte, c’est que le ponctuel a des limites : développer et construire un partenariat, apprendre à se connaître, se faire confiance, intégrer et « former » des collaborateur.rices ça prend du temps. Du coup, c’est important pour nous d’avoir des partenariats les plus 360° possible, et de longue durée : les collaborateurs peuvent alors s’engager plusieurs fois, sur plusieurs actions. Quand on est une petite association, ça compte : désormais on privilégie des vraies opportunités pérennes, car le one shot demande plus de temps.

Il y a également un enjeu côté association à mieux cadrer le besoin et à suivre le mécénat de compétences. Etant présente sur plusieurs plateformes, je manque d’outils pour uniformiser mon suivi et avoir une vision globale.

Mais sur la partie stratégie, c’est intéressant d’avoir un nouveau regard. EY m'a introduit des outils que je réutilise aujourd’hui. Ils nous ont recontacté pour faire un bilan et refaire des missions, ça a permis de créer une vraie relation, c’est super. Ils veulent vraiment nous aider à monter en compétences. Ils n’accompagnent qu’en compétences mais ils accompagnent bien, et dans la durée.

Je préfère aussi les missions sur une semaine entière, d’un coup, plutôt que des petits bouts d’heures par ci par là.

Je remarque que les consultant.es qui nous contactent ne savent pas forcément comment ça se passe dans leur entreprise : si c’est du mécénat de compétences ou non, s’il y a un enjeu de défiscalisation ou non derrière. Ça nécessite de faire plusieurs allers-retours pour clarifier ça.

Et puis une dernière chose : l’expérience du ou de la consultant.e peut aussi jouer. Un.e consultant.e trop junior aura peut-être du mal à s’adapter au fonctionnement de l’association, à mener la mission en autonomie. Si ça ne fonctionne pas bien, ce n’est ni positif pour la personne qui s’engage, ni pour l’association in fine.

Est-ce qu’un intermédiaire pourrait faciliter le lien entreprise/association sur des missions en inter-contrats ? Il perdrait beaucoup de temps avec les collaborateurs, à les former, les placer, à faire matcher les besoins associations/entreprises. Leur planning bouge tout le temps. Ça me paraît très compliqué que Pro Bono Lab ou un autre acteur joue l’intermédiaire dans ce cas-là. Par contre, sensibiliser les cabinets, oui !

Aller + loin :
- 5 recos pour une stratégie de mécénat de compétences réussie – spécial cabinet cabinets de conseil
- Témoignage de Sarah Le Mesre, responsable de la Fondation Devoteam
- Témoignage d'Yves Rey-herme, Directeur de Coop-ère
- Replay de l'événement "le mécénat de compétences et les cabinets de conseil"

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